A la recherche de Baboul !

A la recherche de Baboul !

Cher Guillaume,

Tu nous a confié une mission. Il y a quelques années, tu as fait un voyage en Inde au cours duquel tu as rencontré Baboul, un indien de Varanasi. Tu as été intrigué par les drôles d’exercices qu’il faisait tous les matins, dans un temple à ciel ouvert qui surplombait un Ghât. Baboul est devenu ton ami, ainsi tu as pu le photographier en toute liberté en lui faisant la promesse de lui faire parvenir un jour son portrait. C’est cette mission que tu nous as confiée: retrouver Baboul sur Rana Ghât et lui remettre son cadeau.

En arrivant à Varanasi, nous glissons le portrait de Baboul dans notre sac et partons flâner sur les rives du Gange. Nous faisons l’objet d’innombrables sollicitations : cartes postales ou location de bateau. Nous les déclinons toutes sauf une : un homme nous propose de nous initier au yoga. Je saute sur l’occasion, l’homme, l’air sage, nous inspire confiance. Nous le suivons à travers un dédale de ruelles et arrivons sur le toit de sa maison. Il nous propose de venir le rejoindre le lendemain matin pour notre premier cours. Nous déclinons l’offre car nous devons retrouver Baboul, ce que nous lui expliquons. Il sourit à la vue de la photo, il connaît Baboul, c’est un ami d’enfance avec lequel il joue souvent aux échecs. Il nous conduit à l’endroit où nous pouvons trouver Baboul… Panday Ghât, et non Rana Ghât! Baboul n’est pas là, mais le vieux sage interpelle un groupe de jeunes qui nous indique qu’il sera là le lendemain matin.

Nous revenons mais trop tard. Baboul nous a pourtant attendu, intrigué par la visite de deux français. Un des jeunes nous conduit à sa maison. Nous rencontrons sa femme mais lui est absent. Nous demandons au jeune de le prévenir que nous serons de nouveau au Ghât le lendemain à 10h30.

Ce matin, nous sautons dans un cyclo-pousse qui nous conduit au Ghât. Baboul n’est pas là, nous sommes impatients. Quelques minutes plus tard, le jeune  nous indique par un signe que Baboul est en chemin. En effet, nous le voyons arriver torse nu, souriant et visiblement lui aussi impatient.

Nous lui parlons de toi, de tes photos, il se souvient parfaitement. Nous lui tendons la photo, il la regarde, ému, il nous invite au temple pour boire un chai et discuter. Le moment est magique.

Ses compagnons d’entraînement arrivent. Il leur montre la photo. Ils sont admiratifs! Baboul descend se baigner dans le Gange et commence ses exercices. Nous le regardons avec une vive émotion. Cette rencontre est d’une grande intensité.
Nous devons malheureusement partir pour Agra, nous quittons Baboul à regret. L’au revoir est extrêmement émouvant pour nous trois.

Merci Guillaume de nous avoir permis au travers de cette photo de vivre ces  instants si forts à Varanasi.

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L’Inde : Le pays des couleurs

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